Lorsqu’il faudra partir
pour le dernier voyage,
au grand livre du temps,
tout en bas de la page,
j’apposerai mon nom, clôturant une vie
où bonheur et chagrin
furent parfois réunis.
Tu ne me verras plus,
pourtant je serai là.
Fidèle comme une ombre
attaché(e) à tes pas.
Je serai près de toi dans l’allée du jardin,
allant l’un près de l’autre,
et la main dans la main.
Je serai dans la fleur que tu auras cueillie
dans la tiédeur du soir, quand la brise fraîchit.
Et je te parlerai lorsque chante le vent,
je serai dans la pluie qui fouette les auvents.
Je serai toujours là, lorsque la nuit tombée
les lumières du soir se seront allumées
si tu fermes les yeux, alors tu m’entendras
aujourd’hui et demain, je serai toujours là.
Paul Claudel