Les pensées aphilosophiques de Pierre Dac
Il ne se passe pas de jour sans que, dans ce bas monde, on ne fasse appel pour appuyer ses propos ou simplement renforcer ses idées aux paroles, devenues historiques, des grands hommes (parfois des « illustres femmes ») qui nous ont précédés. Il serait cependant, convenons-en, plus simple et plus modéré d’avoir recours aux écrits d’un Immortel de la Philosophie : Pierre Dac.
De son vrai nom André Isaac (1893-1975), celui-ci a porté, avec fierté et enthousiasme, en 73 années de vie satirique, la couronne de roi des Loufoques. Fondateur du Parti d’en rire et du Mouvement ondulatoire unifié, il fut aussi franc-maçon. Membre de la Loge « Les Inséparables d’Osiris », de la Grande Loge de France (initié en 1926), il s’attacha à partager sans retenue ses plus hautes pensées philosophiques avec ses frères, pensées que nous avons à cœur de rapporter ici :
Celui que la fumée n’empêche pas de tousser et que la toux n’empêche pas de fumer a droit à la gratitude de la Régie française des Tabacs.
La mort n’est, en définitive, que le résultat d’un défaut d’éducation puisqu’elle est la conséquence d’un manque de savoir vivre.
Dans la connaissance du monde, ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.
Une mauvaise photo qui rappelle vos traits vaut mieux qu’un beau paysage qui ne vous ressemble pas.
Qu’on le veuille ou non et qu’on l’admette ou pas : pisser rouge dans un verre de blanc ne donne pas pour autant du vin rosé.
Celui qui dans la vie, est parti de zéro pour n’arriver à rien dans l’existence n’a de merci à dire à personne.
Si la fortune vient en dormant, ça n’empêche pas les emmerdements de venir au réveil.
Quand à la Saint Médard il tombe de la pluie, de la neige, de la grêle, des hallebardes et de la suie, on est tranquille pour quarante jours plus tard, parce que, à part tout ça, qu’est-ce que vous voulez qu’il tombe ? Oui, je sais, mais enfin c’est plutôt rare.
Ceux qui pensent à tout n’oublient rien et ceux qui ne pensent à rien font de même puisque ne pensant à rien ils n’ont rien à oublier.
Si la semaine de 40 heures était réduite de moitié, les fins de mois auraient lieu tous les quinze jours.
Quand on n’a besoin que de peu de chose, un rien suffit, et quand un rien suffit on n’a pas besoin de grand-chose.
Une femme mariée à un homme qui la trompe avec la femme de son amant, laquelle trompe son mari avec le sien et qui en est réduite à tromper son amant avec celui de sa femme parce que son amant est son mari et que la femme de son époux est la maîtresse d’un homme déshonoré par l’amant d’une femme dont le mari trompe sa maîtresse avec la femme de son amant ne sait plus où elle en est ni ce qu’elle doit faire pour ne pas compliquer encore une situation qui l’est déjà suffisamment comme ça.
Un très ancien proverbe birman dit : « Rien ne sert de courir si on n’est pas pressé et rien ne sert de marcher si on n’est pas foutu de se tenir debout ».
Un autre très ancien proverbe birman dit : «Rien ne sert de pisser si on n’en a pas envie ».
Enfin, le sarcastique et prophétique proverbe qui dit : « Rira bien qui rira le dernier » gagnerait à être ainsi modifié : « Quand celui qui rit le dernier a bien fini de rire, personne ne rigole plus ».
« Le plus beau compliment que l’on puisse me faire à propos de mes textes, affirmait Pierre Dac, c’est dire : « C’est complètement con, mais c’est vrai».
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Pour que les choses soient claires : L’aphilosophique est un terme aux multiples facettes qui désigne ce qui se situe en dehors du champ de la philosophie. Il ne s’agit pas nécessairement d’une opposition à la philosophie, mais plutôt d’une absence de réflexion philosophique conventionnelle.